Réflections de patine d’un futur passé

Honorer le passé et le présent avec de l’acier patinable à Sudbury

Texte : Julia Preston

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Promenez-vous dans Sudbury et vous trouverez des traces à la fois de l’histoire de la région et des industries actuelles. Roches noires cuivrées, gravées de l’exploitation minière. Minerai rouge-orange suintant à travers le sol altéré.


Le caractère physique de la région a été une source d’inspiration pour la nouvelle Place des Arts, un centre artistique et culturel français actuellement en construction à Sudbury. D’autres inspirations étaient la ville elle-même et la longue histoire francophone de la région.

« L’architecture est un art, affirme Stéphane Gauthier, président du conseil d’administration de la Place des Arts. Pourquoi ne pas avoir un bâtiment qui exprime cette [histoire]… et raconte l’histoire de Sudbury ? »

Face à ce mandat, l’architecte Louis Bélanger de Yallowega Bélanger Salach Architecture (YBSA) a mis au défi les fondateurs de trouver une métaphore pour décrire la vision de la Place des Arts.

Le manifeste qui en a résulté déclarait : « Ainsi il faut imaginer un bâti qui surgit du paysage comme si certaines formes avaient toujours été là, naturellement, faisant partie du paysage urbain. Comme « la roche enceinte de sainte poésie » (Patrice Desbiens). Mais aussi comme le fruit d’un impact, d’un big bang culturel dont l’onde féconde continue de s’étendre (le bursting at the seams proposé par les architectes) comme une réverbération, comme une filiation, d’hier à demain. »

CENTRE D’ART MULTIDISCIPLINAIRE DE 4 ÉTAGES ET 3 700 m² (40 000 pi²)

Budget du projet de 30 millions de dollars. Accueil de 850 activités par an.

Le projet créera 180 emplois + 29 emplois suite à l’inauguration.

En concevant la structure pour qu’elle ne fasse qu’un avec son paysage, l’équipe de Bélanger, en partenariat avec Moriyama & Teshima Architects, a été méticuleuse dans sa sélection des finitions.

La maçonnerie extérieure est censée imiter la roche locale, jusque dans les trous forés lors de l’exploitation minière. « Quand vous faites exploser de la roche, les lignes de forage sont très, très droites, et cela crée des motifs dans la roche. Ils ont donc imité ce modèle dans la façon dont ils ont disposé les briques », explique M. Gauthier. La maçonnerie ancre le bâtiment au propre comme au figuré.

Au-dessus de la maçonnerie, Bélanger et Salach et Moriyama & Teshima ont choisi IndatenMD d’ArcelorMittal Dofasco pour le revêtement extérieur.

Indaten est un acier patinable, qui s’oxyde et se corrode lorsqu’il est installé à l’extérieur, développant éventuellement une patine rouillée. Indaten s’appuie sur les décennies d’expérience d’ArcelorMittal dans le domaine des mécanismes de résistance à la corrosion. En raison de sa chimie unique, le taux de corrosion de l’Indaten et d’autres aciers patinables est généralement bien inférieur à celui de l’acier au carbone typique.

« Lorsque les architectes ont présenté l’idée d’utiliser de l’acier [patinable], ils avaient des photos sur la région de Sudbury… Nous avons beaucoup de ces ponts à Sudbury qui sont tout rouillés. Sous la roche noircie, vous pouvez voir toute cette couleur qui ressemble en fait à de l’acier [rouillé]. Ils nous invitaient à considérer l’effet patiné, espérant que l’on serait assez audacieux pour choisir ce matériau… Pour eux, ce n’était pas seulement le passé industriel, mais c’est aussi le paysage physique auquel il fait référence », explique M. Gauthier.

« L’ARCHITECTURE EST UN ART, POURQUOI NE PAS AVOIR UN BÂTIMENT QUI EXPRIME CETTE [HISTOIRE]… ET RACONTE L’HISTOIRE DE SUDBURY ? »

Un aspect unique de l’Indaten est la façon dont la surface exposée change au fil du temps. La finition initiale gris foncé d’usine passe à une patine orange en quelques semaines. L’aspect continue d’évoluer, atteignant une couleur brun foncé finale après plusieurs années.

L’utilisation de l’Indaten nécessite quelques considérations particulières. Au fur et à mesure que le métal s’oxyde, de petites quantités de rouille sont lavées par la pluie. Cette décharge diminue avec le temps, mais ne s’arrête jamais complètement et peut tacher les matériaux voisins, comme la pierre ou le béton.

La Place des Arts utilise de la brique noire le long de la pierre d’écluse au bas de la ligne d’égouttement pour camoufler toute décoloration. Les solins aident également l’eau à s’écouler loin du bâtiment.


Le revêtement en acier patinable a été choisi pour souligner le passé et le présent industriels de Sudbury et célébrer sa richesse.


« Nous avons un solin qui dépasse de la brique pour éloigner la ligne d’égouttement de la surface de la brique », explique Tony Niro, chef de projet pour YBSA. Les solins sont tous calfeutrés pour s’assurer qu’il n’y a pas de fuite. L’eau a également été évacuée du mur-rideau en aluminium.

La patine authentique et naturelle de l’Indaten est constituée principalement d’oxyde de fer stable qui n’est pas nocif pour l’environnement, la végétation ou la faune.

La finition distincte et la texture grossière ne sont pas uniformes et varient selon les conditions météorologiques locales. Le résultat est une caractéristique novatrice, unique et adaptée à l’emplacement de la Place des Arts.


Indaten est un acier patinable, qui s’oxyde et se corrode lorsqu’il est installé à l’extérieur, développant éventuellement une patine rouillée.


La Place des Arts est la manifestation physique d’une histoire longue et intentionnelle pour les francophones de l’Ontario.

Dans les années 1960, séparée de la Révolution tranquille de Québec, la communauté franco-ontarienne prend en main son destin. Les francophones fondent des institutions, créent de l’art et établissent une culture unique. Le mouvement culturel, connu sous le nom de Nouvel-Ontario, était enraciné à Sudbury.

« Nous avions conscience de naître ; mais d’une naissance improbable : rejetons qui créent leur propre matrice ; de naître dans un déficit, un trou, écrit le comité d’intégration culturelle dans la métaphore de la Place des Arts. C’était dans un environnement où tout était à faire, sur un territoire inventé. Ainsi, l’idéal de création s’impose alors. »

L’émergence d’un vaste mouvement artistique coopératif appelé le Grand CANO a inauguré un nouveau sentiment d’appartenance et d’identité, qui est toujours influent aujourd’hui.

Le mouvement Nouvel-Ontario a été une vague qui a déferlé sur toute la province. À propos de la Place des Arts, le comité d’intégration culturelle déclare : « Ainsi il faut imaginer… un lieu capteur d’énergie. Un lieu diffuseur d’énergie. »

Cet endroit est la Place des Arts.

La vision de l’installation est de poursuivre le rôle de Sudbury en tant que source, inspiration et transmetteur de la culture franco-ontarienne.

La Place des Arts regroupe sept organismes francophones axés sur les arts et la culture.

Le Carrefour francophone de Sudbury est un centre culturel et communautaire. Le Centre franco-ontarien de folklore recueille, préserve et met en valeur le patrimoine oral franco-ontarien. Le Théâtre du Nouvel-Ontario met en scène des oeuvres contemporaines. Les Concerts La Nuit sur l’Étang est un festival de musique annuel. Prise de parole est une maison d’édition. La Galerie du Nouvel-Ontario est une galerie d’art contemporain. Le Salon du livre fait la promotion de l’alphabétisation, de la littérature et des auteurs de langue française.

Une fois terminée, la Place des Arts comprendra un théâtre principal de 300 places, un studio multifonctionnel, une boutique, un bistro, une garderie et des bureaux pour les sept membres fondateurs.

« L’espace de rassemblement autour de la composition artistique… crée beaucoup d’énergie et de revitalisation, dit M. Gauthier. L’espace créera beaucoup d’opportunités. Mais le fait d’être là tous ensemble crée d’autres types d’opportunités. »

La Place des Arts racontera l’histoire des Franco-Ontariens à travers l’art qui y est créé et présenté. Cependant, le bâtiment lui-même fait partie de l’histoire.

« Nous ne sommes pas nés d’hier. Il y a beaucoup d’histoire, ajoute M. Gauthier. Le pouvoir du récit d’informer un espace dans le design est très édifiant et très riche… Les gens adorent les histoires. Ils veulent que le bâtiment raconte une histoire. »

Une partie de la façon de raconter cette histoire est ce que M. Gauthier appelle la « patine ».

Le revêtement Indaten est une source évidente et impressionnante de patine. Mais ce n’est qu’une couche qui a été incorporée dans tout le bâtiment.

D’autres couches comprennent des artefacts culturels, comme des briques de l’hôtel King Edward qui occupait à l’origine le site de la Place des Arts, des moules en plâtre du Grand Théâtre construit en 1902, des tuiles de plafond en cuivre de l’École Saint-Louis de Gonzague construites au milieu de la crise de l’enseignement en français et des casiers de la première école secondaire publique française de la province.

Et M. Gauthier de s’exclamer : « Apporter ces artéfacts … à la Place des Arts, c’est ajouter des couches à l’histoire. Nous racontons l’histoire autour d’objets et d’événements culturels ou historiques importants. »

PLACE DES ARTS

ARCHITECTES:

Yallowega Bélanger Salach Architecture // ybsa.ca

Moriyama + Teshima Architects // mtarch.com

ENTREPRENEUR GÉNÉRAL:

HEIN // hein.ca

ACIER

Panneaux Indaten (corten) calibre 18 par Agway Metals, avec solins calibre 22

Plus de 220 000 kg d’acier de construction

4 000 m2 de platelage structurel

Revêtement en tôle ondulée peinte pour le penthouse et les murs arrière.

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